Résistant bien aux feux de brousse répétés, le ravinala ( Ravinala madagascariensis ), appelé aussi « arbre du voyageur » et emblème de Madagascar, prédomine sur la façade orientale de la Grande Île.
L’architecture de toute la côte est, qui s’étire pourtant sur plus de 800 km, repose sur son utilisation presque exclusive.
Si la taille et la finition des maisons varient de façon notable du nord au sud, les principes de construction sont immuables : une structure portante et une charpente du toit à deux versants en bois.
Le ravinala y est employé sous trois formes : le raty pour la couverture, le falafa pour les parois et le rapaka pour le plancher surélevé.
L’Ossature
Une série de poteaux verticaux reçoit un cadre haut assemblé par tenons et mortaises. Deux poteaux médians et quatre latéraux soutiennent la panne faîtière et les pannes intermédiaires.
La Couverture
Après avoir fixé les chevrons à l’aide de lianes ou de raphia, on les couvre de “raty” en commençant toujours par l’est. Les pignons font l’objet d’un soin particulier. La pose du plancher peut ensuite s’effectuer.
Le Plancher
Le cadre porteur du plancher, toujours indépendant de la charpente est posé sur les pilotis, à 50 cm du sol environ.
Sur les olives, soutenues par des branches fourchues ou de grosse pierres fichées en terre, sont étalés les liteaux de bambou qui reçoivent les planches de rapaka.
Les panneaux de falafa qui constituent les murs et les portes sont posés en dernier.
Le Grenier sur Pilotis
Matériaux et techniques de construction sont les mêmes que pour la maison, hormis pour le cadre du plancher, assemblé à la charpente. Le grenier repose sur quatre pilotis qui peuvent atteindre 2m de haut et dont les rondelles en bois sont destinées à prévenir toute incursion des rongeurs.
Une pierre ou une souche fichée en terre sert de marchepied. Le paddy étant de plus en plus souvent stocké dans les maisons, les greniers se raréfient mais ils restent un symbole de richesse, d’autant que leur construction s’accompagne d’un rituel relativement coûteux avec sacrifice de zébu et libations.
Le Falafa
Les pétioles de ravinala sec, appelés falafa, sont fendus en deux puis embrochés sur des baguettes horizontales pour donner des panneaux muraux de 2m de longueur maximale.
Ils sont en général maintenus dans les poteaux de la structure portante par des lisses de bambous.
Le Raty
Des feuilles de ravinala séchées sur l’arbre sont ficelées horizontalement sur de fines lianes que l’on attache aux chevrons selon des techniques de serrage assez variables.
Le Rapaka
Le tronc du ravinala est débité en deux sections de 2 m environ, écorcées, coupées en deux, évidées et séchées sous presse pour obtenir quatre planches légères et souples. Une vingtaine de rapaka permettent de couvrir une pièce de 3,50 m de long.