Nosy Boraha (Sainte-Marie, 200 km2) s’étend parallèlement à la côte est, à environ 15 milles au large de Soanierana-Ivongo. Des précipitations régulières en ont fait un vaste jardin tropical planté de cocotiers, de canneliers et de girofliers, fleuri d’anthuriums et d’orchidées.
Bougainvilliers et flamboyants auréolent de rose indien et de pourpre les cases de chaque village tandis que jaquiers, bananiers, papayers et manguiers prospèrent dans les vergers.
Les insulaires se consacrent à l’agriculture (riz, café, vanille et girofle), à l’élevage et à la pêche (poisson, langouste, crevette.) Depuis l’indépendance, Nosy Boraha est aussi l’une des principales destinations touristiques du pays.
Histoire
Nosy Boraha, « l’île d’Ibrahim » ou « l’île d’Abraham » devrait son nom à la lointaine arrivée d’un commerçant musulman ou juif. Au début du XVIè siècle, les Portugais qui la découvrirent le jour de l’Assomption la baptisèrent Santa Maria, nom par la suite francisé en Sainte-Marie.
En 1643, quand il « prit possession» de Madagascar au nom du roi de France, Jacques Pronis établit à Sainte-Marie une garnison, vite décimée par les fièvres.
Vers 1685, les pirates de toutes nationalités qui écumaient l’océan Indien en firent leur quartier général. L’île conserve le souvenir des amours tumultueuses de la jolie reine Betia (ou Bety) et du caporal Filet, dit la Bigorne, agent de la compagnie des Indes que cette fille de Ratsimilaho épousa dans les année 1750 après avoir officiellement cédé l’île à la France.
Au XIXè siècle, Nosy Boraha servit de base arrière aux offensives franco–anglaises contre Toamasina (Tamatave) et Mahavelona. Elle fut administrativement rattachée à la Réunion en 1876, à Antsiranana (Diégo-Suarez) en 1888 et à Madagascar en 1896.
Nosy Boraha (Sainte-Marie) d’Ouest en Est
Ambodifotatra
Ce petit port installé à l’entrée d’une baie de la côte sud-ouest est le chef-lieu de l’île.
A la sortie sud de la bourgade s’élève la plus ancienne église catholique malgache (1859). Elle fut érigée à l’initiative de Mgr Talmond, premier évêque de la Grande l’île, qui repose dans ses murs.
Son autel en fonte est un cadeau de l’impératrice Eugénie. Le vieux fort Sainte-Marie domine la localité du haut de sa colline.
Construit dans les années 1750 par la Compagnie française des Indiens orientales et restauré au XIXè siècle, il fut transformé en bagne par l’administration coloniale de 1903 à 1956 avant de devenir une base militaire.
Son accès est interdit, mais l’éminence offre une belle vue de la baie des Forbans et, dans le lointain, de la côte malgache.
Le cénotaphe érigé non loin du fort est celui de Sylvain Roux, négrier que la France envoya en 1818 réaffirmer ses prétentions sur Nosy Boraha, et la Grande l’Île, et qui fut emporté par les fièvres en 1823.
Îlot Madame
La digue qui relie Ambodifotatra à Belle-Vue, au sud de la baie des Forbans, dessert cet îlot où des bâtiments du XIXè siècle côtoient ceux, de style colonial, du fokontany.
Derrière cet édifice, un monument rappelle le souvenir des soldats français et anglais tués à Toamasina (Tamatave) en 1845 par les armées malgaches.
Cimetière des Pirates
Le sentier qui s’ouvre à l’extrémité méridionale de la digue suit le rivage sud-est de la baie, entre criques et palmiers. Praticable à marée basse, il mène à un cimetière de pirate. Sur certaines pierres tombales figure une tête de mort au-dessus de deux tibias croisés.
L’Île aux Forbans, aux milieux de la baie, est un ancien repaire de flibustiers.
Ankarena
A la pointe sud-est de l’île, sur une plage protégée par une barrière de corail, une grande grotte s’ouvre au pied de la falaise. D’Ankarena, on peut rejoindre Nosy Fasika (« l’île aux sables ») en pirogue.
Nosy Nanto (Île aux Nattes)
Une étroite passe sépare Nosy Nanto («l’île aux Nattes ») du nom d’un arbre au bois très dur, de la même famille que le nato, recherché par les charpentiers de la pointe sud de Nosy Boraha.
Du village d’Aniribe où les piroguiers accostent, un chemin grimpe parmi la végétation jusqu’à un vieux phare. Le panorama embrasse toute l’île et les côtes de la Grande Terre.
Après avoir traversé la grande palmeraie qui couvre le versant oriental, on débouche sur des plages de sable fin bordées de filaos. Les villageoises retroussent leur lambahoany jusqu’à mi-cuisse pour pêcher coquillages et oursins dans l’eau limpide. On peut faire le tour de l’île en suivant le rivage pour revenir à Aniribe.
Ambodiatafana (suivre la route qui remontre la côte ouest Et bifurquer à droite à Ambatoroa)
La piste qui passe devant le Phare d’Albrand mène à Ambodiatafana. Près de ce village de la côte nord-est, une barrière de roches noires protège une belle plage de sable fin.
A marée haute, les pêcheurs se retrouvent autour de cette « piscine naturelle » mais la baignade y est interdite pour des raisons religieuses.
Plages de Nosy Boraha
Lonkintsy, la pointe des cocotiers, Ambodiatafana… Les sites propices à la baignade se succèdent de Mangalimaso à Ambatoroa sur la côte ouest, et de Sahasilotra à Ankoalamare sur la côte est.
Girofle
Les villages de Nosy Boraha embaument le clou de girofle, épice dont la culture est l’une des principales ressources de île (Madagascar en est le deuxième producteur mondial après Zanzibar). Le clou de girofle est le bouton floral du giroflier, arbuste originaire des Moluques.
Il faut attendre huit ans au moins pour pouvoir récolter ces boutons floraux, d’un rose profond.
Cette cueillette mobilise tous les villageois. Les boutons sont ensuite étalés sur des nattes au soleil et laissés ainsi à sécher pendant plusieurs jours. Un arbre en pleine maturité donne 50 kg de clous par an.
Baleines à Babord
De juillet à septembre, quand les baleines à bosse longent la côte Ouest de Nosy Boraha, on peut observer leur parade nuptiale du rivage ou suivre en bateau leurs gracieuses évolutions.