Fianarantsoa, Capitale du Betsileo
Fianarantsoa (PK 407 de la RN 7, 1 200 m d’altitude) est le centre historique et culturel du Betsileo. Vers 1870, les missions chrétiennes en firent leur quartier général, aussi est – ce aujourd’hui la ville malgache qui compte le plus d’édifices cultuels et d’écoles.
Histoire
Le gouverneur Rafaralahindrinaly fonda la ville en juin 1830 à la demande de Ranavalona 1er sur le site d’un ancien village betsileo du nom d’Ivoneana (« où les morts sont cachés »). Ayant reçu l’ordre d’instruire les populations locales, il fit tout pour que la cité nouvelle ressemble à la capitale, un souci partagé, apparemment, par ses successeurs.
Fianarantsoa signifie littéralement « où l’on apprend le bien », mais que les Tananariviens ont traduit un peu ironiquement par « qui imite bien » (sous- entendu, Antananarivo). De fait, la seconde capitale des Hautes Terres possède, elle aussi, un lac Anosy et une liaison ferroviaire avec la côte est.
Elle est aussi bâtie sur trois niveaux, avec la vieille ville, jadis dominée par le rova, sur les hauteurs, le quartier des administrations et des banques, à flanc de colline, et la ville moderne, avec la gare, la poste centrale et les commerces, dans la plaine.
Antanambony, la « Ville Haute »
C’est sur le site d’Ivoneana, hauteur dominant toute la région. Seule la colline de Kianjasoa, au nord, cachait l’Imerina au regard, empêchant ainsi les soldats de la garnison Merina d’avoir le mal du pays, que fut construit le Rova .
Cette enceinte en bois dur protégeait le palais du gouverneur Merina avec sa place publique (kianja) à l’ouest et les maisons des officiers au sud. Par delà une deuxième enceinte, en pierre sèche et percée au nord d’une porte gardée par des canons, s’élevaient les maisons en bambou et chaume des soldats et des notables locaux.
De vieux pieds de figuiers royaux sont les seuls vestiges du rova, palais du gouverneur de la radiotélévision. La route qui descend de la porte nord permet de voir successivement les temples protestants d’Antranobiriky et d’Ambalavao, le collège luthérien de Masombahoaka, la place d’Antsenakely (petit marché) la cathédrale en brique de style toscan et école des jésuites d’Ambozotany.
Tsianolondroa, la « Nouvelle Ville »
En 1873, quand Ranavalona II vint recevoir les serments d’allégeance des rois du Betsileo, on édifia là un palais pour l’accueillir avec sa suite. La reine tint un grand discours, déclarant qu’elle était la seule maîtresse des lieux, promulgua le Code des 118 articles, ensemble de lois applicables au pays betsileo, et destitua publiquement le gouverneur Rainitsaraboely qui avait détourné la plupart des lambamena tissés à son intention par la population locale.
C’est ainsi que le site prit le nom de Tsianolondroa, littéralement « qui n’appartient pas à deux personnes » A l’extrême Nord-Est de ce quartier des administrations se tient le zoma, marché du vendredi.
La Ville Basse
C’est à Ampasambazaha, dans la ville basse, que bat le cœur de fiananarantsoa. Quartier d’élection des commerçants chinois et indiens. Ampasambazaha a pour axes principaux la rue du Prince–Ramaharo, avec ses nombreux magasins, et l’avenue du Général-Leclerc, avec le stade municipal.
L’avenue du Docteur- cloître, au nord du stade, dessert la garde élégant bâtiment construit en 1936 sur l’esplanade duquel se tient, tôt le matin, un marché aux pierres précieuses. La gare routière d’Ankazonadrano est installée plus au sud, sur la route MDRM.
Le Thé de Sahambavy
Grenier à riz du Betsileo, la région de Fianarantsoa s’adonne aussi à la culture du thé. On peut visiter les plantations de sahambavy (près d’Ampaidranovato, à 22 km au nord-est de la ville) tenues par une société britannique. Leur production est surtout destinée à l’exportation.
Vignobles
La province de Finanarantosa est réputée pour ses vignobles, qui donnent des rouges, des blancs, des rosés et des gris de qualité. On peut déguster le Maromby à Andriambosary (7 km au nord-ouest de Fianarantsoa), les côtes d’Isandra à Isorana (41 km à l’ouest) et le Iazan’ny Betsileo à Soaindrana (9 km au sud).
Citation
« La plupart des maisons , qui sont fort jolies, sont en bois avec les parois en treillis de bambous aplatis. L’intérieur est le plus souvent qu’un peut de paille étendue par terre entre deux traverses hautes de quelques centimètres, sur laquelle est mise une nattes au coins Nord-Est d’ordinaire installé un métier pour tisser les lamba. Une mauvaise natte couvre le sol, deux grandes cuillers attachées le long du mur, deux ou trois assiettes de vokoa et quelques marmites à côtes du foyer qui est dans le coins sud est et voilà tout. Il y a souvent au dessus du foyer un salazana, une étagère pour y déposer les provisions et quelques ustensiles de cuisines il ne faut pas oublier de mentionner la cruche, ainsi que la petite cage à poules qui occupe le coin sud-ouest à côté de la porte. »
Alfred Grandidier, souvenirs de voyage