Ambalavao
De Fianarantsoa, la RN 7 file entre les rivières en gradins en direction d’Ambalavao (54 km en direction du sud). Du col d’Ambalavao (1500 m), on découvre cette charmante bourgade blottie au fond d’une cuvette tapissée de vignobles et de champs de tabac et dominée au loin par les reliefs noirs de l’Andringitra.
Le village prit son essor en 1900, quand l’administration coloniale l’éleva au rang de chef – lieu de district et y édifia des écoles. Les commerçant délaissèrent bientôt Ambohimandroso, village de garnison merina (7 km au sud) pour s’établir dans cette « nouvelle vallée » désenclavée à partir de 1916 par une route en provenance de la capitale.
Le marché aux zébus
Tirant parti de cette desserte routière, Ambalavao devint l’un des plus grands marchés aux zébus de l’île. C’est là que les marchands de bestiaux de l’Imerina et les acheteurs des conserveries de Fianarantsoa, d’Ambohimahasoa et d’Antananarivo faisaient affaire avec les pasteurs des régions méridionales d’ Ankaramena, d’Ihosy et d’Ivohibe.
Si les conserveries ont périclité, le marché reste actif malgré la concurrence de celui d’Ihosy en pays bara. Lieu d’échanges entre la civilisation marchande et le monde rural, il se tient tous les mercredis à l’entrée sud de la ville, le long de la RN 7.
Le papier Antemoro
En 1936, un planteur français séduit par la beauté du papier antemoro introduisit à Ambalavao cet art originaire de la côte orientale. La pénurie de papier dont souffrit l’île pendant la Seconde Guerre mondiale favorisa l’essor de sa fabrique et ce papier artisanal, rechaussée de fleurs des champs, est aujourd’hui réputé dans toute île.
La petite entreprise familiale derrière l’hôtel de la ville, se visite. Les amateurs peuvent y acheter des feuilles de différentes dimensions pour en faire des articles de bureaux, des sacs, des albums, des abat-jour, des tableaux …
Montagnes sacrées
Le Mont Ambondrombe
Les sommets qui entourent la cuvette d’Ambalavao sont considérés dans toute l’île comme le séjour des morts et les habitants de la région Ambalavao comme leurs gardiens.
Ainsi, rares sont ceux qui osent gravir le mont Ambondrombe, rocher encapuchonner de nuages qui dominent le village d’Ambohimahamasina, à 42 km à l’est d’Ambalavo. Pour en faire l’ascension, il faut demander l’autorisation des autorités locales et se faire accompagner.
Le Rocher d’Ifandana
Cet imposant rocher conique (18 km sud – ouest d’Ambalavao, visible de la RN 7) est, lui aussi, sacré pour les Betsileo et il est interdit de montrer du doigt.
Quand, vers 1811, Radama entreprit de soumettre le pays betsileo, il rencontra la résistance d’Andriamponolona. Ce roi se retrancha avec son peuple dans le village de Manlany, perché sur un piton à 530 m au dessus de la plaine. Les Betsileo soutirèrent ainsi le siège de l’armée merina pendant près de deux mois. Certains moururent de faim, mais la plupart préférèrent se suicider en masse en se jetant de la falaise. Leurs ossements jonchent encore le sol d’une caverne à flanc de rocher. Les rares survivants finirent par se constituer prisonniers et furent emmenés en esclavage en Imerina, tandis que le village était incendié avec l’interdiction de le faire reconstruire.
Le site a pris le nom d’Ifandana, le « lieu de la résistance ». Pour gravir cet énorme rocher et jouir d’une vue panoramique sur la plaine de Tsienimparihy et l’ancienne « ville » d’Ambohimandroso, mieux vaut se renseigner auprès des autorités d’Ambalavao.
Andringitra
La partie orientale de ce massif qui abrite de précieux vestige de forêt primaire, a été classée réserve naturelle intégrale. Dans ce domaine de 31 000 ha, accessible sur présentation d’un permis délivré par L’ANGAP, des centaines de kilomètres de sentiers s’offrent aux randonneurs.
Les excursions partent du village d’Antanifotsy, à 50 km au sud d’Ambalavao. Les plus sportifs font l’ascension du Pic Boby, deuxième sommet de l’île (2 658 m).
Village de forgerons
Les Villages installés à l’orée de la forêt, sur la route d’Ambohimahamasina (à l’est d’ Ambalavao) se consacrent aux travaux de la forge. L’atelier, distinct de la maison, abrite un grand soufflet à deux cylindres verticaux de tradition asiatique et un four creusé dans le sol, alimenté au charbon de bois.
Les forgerons fabriquent des couteaux, des haches, des chandeliers ou des lames d’angady (bêche) en fer. Le minerai est extrait de petites carrières et de puits atteignant 20 m de profondeur… quand le fer n’est pas récupéré sur les lames de ressort d’automobiles.
Soieries Betsileo
Ambalavao est renommé pour ses lamba arindrano tissus traditionnel en soie aux couleurs chatoyantes et frangé de petites perles, entièrement filé et tissé à la main. Les populations locales font tout leur possible pour ensevelir leurs morts, selon la tradition, dans ces somptueux mais très onéreux arindrano. Les riches achètent parfois eux-mêmes le linceul qui les accompagnera dans la tombe.
Avec l’essor de l’industrie cotonnière et la disparition des plantes tinctoriales et de celles dont on nourrit les laves, l’artisanat de la soie a connu une nette régression depuis le début du XXe siècle. Si jadis, toutes les villageoises betsileo filaient et tissaient la soie, seuls Ambalavao et ses envions immédiats ainsi que le canon d’Ambolavabo et ses environs immédiats ainsi que le canon d’Ambohimahamasina, à 40 km à l’est, perpétuent cette tradition. Ambalavao est célèbre pour sa production vinicole rouge, rosé, blanc et gris se rencontrent sur les meilleurs tables du pays.