L’édification du Rova d’Antananarivo débuta en 1610, quand Andrianjaka érigea son palais sur les hauteurs de la « colline bleue » et l’entoura d’une palissade de pieux épointés. Les successeurs du conquérant merina contribuèrent, tour à tour à l’agrandissement et à l’embellissement de cette « enceinte royale ». Au XIXè siècle, le concours d’architectes français et britanniques qui surent marier au style merina traditionnel aux apports européens et asiatiques.
Avec l’incendie, le 6 novembre 1995, de cette cité royale abritant une nécropole, des pavillons et plusieurs palais monumentaux. C’est un haut lieu de l’histoire malgache qui a été réduit en cendres.
La restauration de ces édifices d’époques et de styles divers, symboles politiques et religieux de l’ancienne royauté est l’une des priorités de la délégation malgache auprès de l’Unesco.
Le Rova et le Cosmos
Sous le règne d’Andrianampoinimerina (1787-1810), l’enceinte royale abritait vingt–deux édifices en bois, matériau de construction noble par excellence.
Érigé sur plus haute colline de la capitale, le Rova était représentatif d’un système défensif et honorifique en vigueur dans tout l’Imerina. Siège de la monarchie Merina, le Rova devait être l'image d’un ordre idéal du monde.
Aussi revenait-il aux astrologues royaux d’invoquer les ancêtres pour déterminer l’emplacement de chaque nouvel édifice, son orientation, et le jour le plus faste pour en commencer la construction. Les travaux étaient ensuite effectués par les ouvriers et paysans Merina dans le cadre de la corvée.
Voromahery, « l'Epervier Royal »
L’unique porte d’entrée du Rova fut dessinée par le Britannique James Cameron en 1865. Cet arc de triomphe est surmonté d’un aigle en bronze envoyé par Napoléon III à Ranavalona 1ère.
Cet aigle, emblème impérial napoléonien aurait dû être en fait un épervier royal (Voromahery) oiseau symbolisant la puissance de la monarchie malgache.
La Cour d'Honneur
Elle accueillait des réceptions officielles. Ranavalona Ière y convoquait les résidents étrangers pour leur annoncer ses décisions.
« Elle était là, cette grande cité, différente de toutes les villes que j’avais vues, assise sur une haute colline de rochers où elle occupe deux kilomètres et demi de longueur : du centre de ses nombreuses maisons émergeait l’énorme masse du grand palais, avec ses vérandas découpées en arcades et son vaste toit blanc qui rayonnait au soleil du matin. »
James Sibree, Madagascar et ses habitants, 1873.